Concert de Sylvain Duthu samedi 22 mars 2025 à Flers

Connu comme chanteur du groupe Boulevard des Airs depuis 20 ans, avec plus de 500 000 albums vendus et une tournée des zéniths, Sylvain Duthu s’est lancé en solo avec un nouvel album en septembre 2024.

Il y a quelques semaines, il dévoilait « Prologue » premier extrait puissant, intime qui mélange chanson et slam. Avec « Les jours qui restent », nouveau single sorti le 25 mars, Sylvain Duthu confirme la promesse d’un album sincère et résolument moderne.

Ces deux clips tournés au Pays Basque montre l’attachement de l’artiste à cette région où il s’est installé depuis quelques années. C’est pourquoi, dès l’automne, il sera en tournée dans toute la France, dont un soir dans sa ville de cœur, Biarritz, le 13 novembre à l’Atabal et le 19 novembre à La Cigale à Paris.

Bio Sylvain Duthu

Avec son premier album solo, « 15:22 », à trente-six ans, la plume et voix de la formation Boulevard des Airs fixe son identité musicale sur une collection de chansons denses et cohérentes qui slaloment entre les formats, les humeurs et les tonalités. Et déborde d’une manière aventureuse de tous les cases et cages où on aurait eu la prétention ou la facilité de l’enfermer. Peut-être parce que cette échappée est arrivée un peu par hasard, sans préméditation, combinaison de deux éléments déclencheurs.

Mai 2021. Sylvain Duthu rejoint Vincha, auteur-compositeur-arrangeur prolifique (Louane, Mentissa, Ben Mazué, Grand Corps Malade…), dans son studio à Romainville pour une session de travail. A la fin de la journée, en ressort « La recette du bonheur ». Puisque la chanson n’est pas une commande et qu’elle ne cesse de l’animer, il la met en réserve dans son disque dur. Vincha a en revanche une idée en tête. La semaine suivante, l’ami et complice de jeu annonce que la séance lui est consacrée. Naissance de « Prologue ». Si « La recette du bonheur » encercle une intimité camouflée, ce second titre absorbe une mise à nue frontale. A ce moment-là, Boulevard des Airs se trouve en fin de tournée. Dix-sept ans d’existence, dix presque sans relâche sur les routes. Une pause est prévue. Sylvain Duthu ne se sent pas encore capable de porter un projet sur ses seules épaules.

25 septembre 2021. Dernière date de la tournée de Boulevard des airs au festival ODP, à Talence. Accompagné d’amis et de Julie, sa petite-amie, Sylvain Duthu décide de ne pas prendre le tour-bus avec le reste du groupe. Sur le trajet du retour à l’hôtel, alors que la voiture est à l’arrêt à un feu rouge, un chauffard ivre tentant de fuir la police vient s’écraser à la manière d’une météorite contre le véhicule. Choc d’une violence extrême. Triple fracture du bras et choc post-traumatique pour Julie. Les autres passagers, évidemment choqués, sont moins touchés physiquement. Rien ne sera plus comme avant. Il faut se reconstruire. En même temps d’être un soutien infaillible auprès de sa compagne, Sylvain Duthu plonge alors dans l’écriture de son album. Son exutoire, son échappatoire. Une nécessité.

15H22. Le titre du disque renvoie à une autre réalité, tout aussi intime mais qui s’inscrit au cœur même de son quotidien. Depuis cinq ans, l’auteur-compositeur-interprète a réglé l’alarme de son téléphone à cet horaire qu’il considère comme un moment creux de la journée. Lorsque la sonnerie retentit chaque jour, il prend en photo à l’iPhone 8 l’action, la personne ou la chose qui se présente devant lui (à l’exception des représentations de son spectacle jeune public, Quand j’étais petit, j’étais une limace, jouées en après-midi, la contrainte a toujours été respectée). Ni calcul, ni cadrage. Du brut, puis il archive. Près de deux mille photos en stock. C’est son journal intime, c’est sa vie qui défile. Il mettra un terme à ce rituel le jour de la sortie de l’album.

Plus question ici pour le Tarbais, désormais installé à Biarritz, de dissimuler ses ressentis et sa vulnérabilité derrière un masque. On y entend la parole d’un artiste maître de son langage dont ses généreux complices amplifient et subliment sans cesse l’écho. Parce que s’il tient fermement la barre de son propre navire, Sylvain Duthu a toujours une certaine idée du collectif. Resserré et intense. Ne pas briser l’élan entamé avec Vincha, co-auteur et co-compositeur de treize des quinze morceaux. Qui lui lance des pistes, le pousse dans ses retranchements, l’amène notamment à s’emparer de la relation avec son père (Le plissement de l’œil, poignant et sociologique à la fois). Ne pas s’éparpiller et laisser entrer le moins de personnes possibles dans la ronde créatrice. S’y glissent Jules Jaconelli, réalisateur à l’élasticité avenante ; Rémy Galichet, arrangeur des sections de cordes et cuivres et Xavier Tribolet maître d’œuvre du piano, instrument qui a donné l’impulsion à la quasi-totalité des compositions. Ou Julie Prouha, sa première auditrice, aux chœurs, mais aussi en duo et à l’encre rose d’Amour moi (chanson en guise de réponse ou de continuité d’Heureux naïf).

Sylvain Duthu, qui tient tout autant en grande estime Odezenne, Vincent Delerm, Orchestra Baobab, Stromae – clin d’œil assumé dans le son avec le morceau Festival -, impose la marque de sa profondeur et l’ampleur de son souffle. Cohabitation volontairement contradictoire entre la fluidité joyeuse des mélodies et l’urgence réparatrice des textes. Qu’il confesse des histoires d’amitié et de retrouvailles (Les jours qui restent), un rapport exacerbé à la mélancolie (Hyper), qu’il dresse en compagnie de MPL un constat désabusé concernant la marche du monde (Adieu les humains) ou qu’il bascule l’ironie mordante dans des arguments de mauvaise foi pour justifier son absence de paternité (Pas d’enfant), Duthu s’abandonne dans l’écriture du ressenti. Et perce des cordes encore plus sensibles que celles du piano lorsqu’il revient les yeux rivés sur l’avenir sur l’accident de la route (Affaire classée), convoque la précision du souvenir (J’ai pas pris la photo) et use du spoken word lors d’un trajet haletant Raspail-Romanville qui délivre des instantanés à destination aussi bien de l’intériorité que de l’extériorité (13 décembre). Tout est ici gorgé en permanence d’une force vitale. Tout est en mouvement, à l’image de cet Épilogue qui refaçonne le reflet du disque dans le miroir. Garçon s’envole, définitivement. Et à une belle hauteur.

Sylvain Duthu est en lice pour être la Révélation Pop-Rock RTL2 de l’année 2024.

Sylvain Duthu passera notamment par Toulouse, Tarbes, Biarritz et Paris, avant de venir chanter à Flers. Sa tournée l’emmènera ensuite à Lille, Lyon, Aix-en-Provence et Saint-Etienne.