Partager sur

L’orgue Hammond de Rhoda résonne dans le monde entier depuis plus de six décennies, les cabines Leslie tourbillonnent et font entendre la musique de cette grande dame au groove imperturbable.
Ses rencontres artistiques parlent d’elles-mêmes et nous laissent pantois : partager la scène avec Count Basie, Ella Fitzgerald, Ray Charles, George Benson… l’histoire de la musique moderne est devant nous. Rhoda Scott fait partie du cercle très fermé de celles qui ont activement contribué à la fabriquer.
Icône ? Légende ? Musicienne !! On ne naît pas grande musicienne, on le devient. L’œuvre, le parcours, la rencontre avec le public déterminent la place qui est la nôtre et celle de notre invitée d’exception est au firmament.
Quelle émotion de recevoir Rhoda Scott dans pour le festival Jazz dans les prés. Accueillir Rhoda Scott dans nos petites communes est un rêve que nous n’aurions osé faire il y a sept ans. C’est pour nous une réelle reconnaissance de notre travail et de la confiance instaurée au fil des ans avec les artistes. Le rêve va se vivre éveillé. Ouvrons grand les yeux et les oreilles…
Rhoda Scott sera accompagnée de Manuel Decocq au violon, Pierre Millet à la trompette et Guillaume Chevillard à la batterie.

Infos pratiques

Concert de Rhoda Scott samedi 6 novembre à 21h à Messei (61600) dans la salle de la Varenne.
Tarif unique : 15 €
Modes de paiement :

  • En ligne
  • Sur place : règlement possible le soir du concert (en espèces ou par chèque uniquement) dans la limite des places disponibles.

Contact : Happy Jazz Club : 06 75 20 38 40 – jazzdanslespres@gmail.com

Biographie de Rhoda Scott

Rhoda Scott est née en 1938 aux États-Unis, à Dorothy, dans le New Jersey. Fille d’un pasteur itinérant, elle a grandi dans l’ambiance des petites églises noires. C’est là, en accompagnant les gospels et les negro spirituals dès l’âge de huit ans, qu’elle révèle une sensibilité musicale exceptionnelle à l’orgue.
Résolue à parfaire son éducation musicale et sa maîtrise instrumentale, elle entre à la Manhattan School of Music de New York où elle obtiendra un grand prix avec mention spéciale du jury et un Master I en 1967.
Elle vient pour la première fois en France en juillet 1967 pour terminer ses études de contrepoint et d’harmonie au Conservatoire américain de Fontainebleau auprès de Nadia Boulanger, qui a enseigné (notamment) à Aaron Copland, Pierre Henry, Philip Glass, mais aussi Quincy Jones.
Riche d’un tel parcours, Rhoda Scott est à l’aise quel que soit le contexte : musique classique, jazz, gospels et blues. Douée d’une mémoire exceptionnelle, elle peut jouer des centaines de thèmes, tout en étant capable de composer une bonne part de son répertoire.
Count Basie la découvre et l’engage pour jouer dans son club à Harlem. C’est là qu’Eddy Barclay, de passage à New York avec son ami Raoul Saint-Yves l’entend. Frappés par l’originalité de son style et de son expression, ils lui proposent de venir à Paris. Responsable du prestigieux club de jazz, le Bilboquet, Raoul Saint-Yves l’engage à partir de juillet 1968.
L’année suivante paraît sur Barclay un premier album 33-tours, « Take The Ladder », sur lequel, accompagnée par batteur Daniel Humair, elle reprend des standards de jazz aussi bien que des thèmes de West Side Story ou sa composition Take The Ladder. Le succès est immédiat, aussi bien critique que populaire.
Dominant parfaitement l’orgue Hammond, le fameux B3, associé à une cabine Leslie, Rhoda Scott enregistre et se produit généralement avec le seul soutien d’un batteur, produisant elle-même les basses grâce au pédalier d’orgue. C’est pourquoi elle a pris l’habitude de se déchausser pour jouer, ce qui lui a valu le surnom de « The Barefoot Lady », vite francisé en « L’organiste aux pieds nus » !
Elle épouse en octobre 1969 Raoul Saint-Yves qui sera aussi le producteur des nombreux enregistrements qui vont jalonner sa carrière, généralement associés à une circonstance (« Live At The Olympia » en 1971, « In New York With Thad Jones-Mel Lewis Band » en 1976, « With Kenny Clarke » en 1977, etc.) ou un thème particulier (« Ballades » en 1973, « Orgues de Noël » en 1977, « Negro Spirituals » en 1983, etc.). Tous publiés sur la marque Barclay. En 1978, Eddy Barclay remettra un trophée à Rhoda Scott attestant de plus 500 000 albums vendus.
A l’heure du Compact Disc, alors que beaucoup de ses albums vinyles sont réédités ou compilés, elle signe un contrat avec le label Verve et enregistre « Frame For The Blues » (1992), « Feeling The Groove » (1993) et « Alone  » (1997). En 2003 paraît « Encore, Encore, Encore » sur Sunnyside où elle est accompagnée par le batteur Lucien Dobat.
Rhoda Scott est aussi très souvent sollicitée pour apporter la puissance évocatrice de l’orgue Hammond. S’il est impossible de citer ici toutes ses participations et collaborations, on peut mentionner « Organ Masters » avec Emmanuel Bex, Thierry Eliez, Stephan Patry et Benoît Sourisse, « Soul Sisters » avec la chanteuse LaVelle, « Rock My Boat » avec David Linx et André Ceccarelli ou « Djangolized » avec la violoniste Aurore Voilqué . Sur scène, on l’a vue au côté d’Ella Fitzgerald, Ray Charles, George Benson, etc;
A l’occasion du festival Jazz à Vienne, elle crée en 2004 le Rhoda Scott Lady Quartet avec les musiciennes Sophie Alour (saxophone ténor), Airelle Besson (bugle) et Julie Saury (batterie). Une formule qui va perdurer avec le remplacement d’Airelle Besson par Lisa Cat-Berro (alto sax), et sera souvent présentée au Sunset à Paris et en tournée. En 2017, Stéphane Portet, le propriétaire du Sunset, crée un label pour enregistrer l’album « We Free Queens », avec le renfort de Géraldine Laurent, Anne Paceo et Julien Alour.
Officier dans l’ordre des Arts et Lettres depuis 2008, Rhoda Scott réside régulièrement à Chartres. Elle est la marraine de chœur de l’université du Mans, dirigé par Evelyne Béché. En 2010, à l’occasion du festival du Printemps des orgues, elle a accompagné le Chœur des Mauges de Beaupréau, sous la direction de Katika Blardone. En 2014, 47 ans après son premier Master, elle a obtenu un Master 2 de recherche « Masters of jazz history & research » de la Rutgers University à Newark, New Jersey.